Le conflit gréco-macédonien, une histoire inachevée

Dimanche 13 janvier, le ministre grec de la défense, Panos Kammenos, démissionne contre le vote du Parlement de Skopje pour le changement du nom de Macédoine pour "République de Macédoine du Nord". 

C'était mercredi que le Premier ministre grec, Aléxis Tspiras, a remporté son vote de confiance sur la question du changement du nom de la Macédoine. Un résultat serré avec 151 voix pour contre 148. C'est un conflit qui ne date pas d'hier entre les deux peuples, se disputant la zone depuis l'indépendance de la Macédoine de 1991. Pour les Grecs, cette région située dans l'Europe du sud-est appartient au peuple hellénique notamment concernant son contexte historique. En juin dernier les accords de Prespa, signés entre Tspiras et son homologue Zoran Zaev, ont permis de passer de l'Ancienne République yougsolave de Macédoine (AYRM) à Macédoine du Nord. Cependant, la racine "macédoine" reste le principal problème puisqu'elle renvoie à l'héritage culturel grec pendant l'Antiquité avec le conquérant Alexandre Le Grand.

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Carte simplifiée de la Macédoine et ses différentes significations. © Wikimediacommons[/caption]

Un territoire d'Ex-Yougoslavie 

L'AYRM a longtemps connu des vagues d'immigrations, notamment avec l'arrivée des slaves au VIème siècle durant l'empire byzantin. C'est une région qui a vécu l'occupation Ottoman pendant cinq siècles avant le début de l'indépendance de ces pays. Aux frontières de la Grèce, l'Albanie, la Serbie, le Kosovo et la Bulgarie, elle possède une multitude d'ethnies dont des turcs, albanais et roms. Avant l'indépendance des pays, cette région, située dans la péninsule balkanique, composait la Yougoslavie. Elle aura vécu trois phases politiques :  une monarchie de 1918 à 1941, une république fédérale à parti unique communiste de 1945 à 1992 et enfin un Etat fédéral de 1992 à 2008 lors de la séparation de la Serbie et du Monténégro.

Un vote en suspens

La ville de Thessalonique, capitale de la Macédoine grecque, est la première concernée par cette division puisqu'en janvier 2018 elle avait rassemblé plus de 90 000 Grecs contre l'appellation du nom Macédoine du Nord. De cette tension, la Grèce avait imposé son droit de veto en l'en empêchant  d'entrer dans l'Union Européenne ainsi que dans l'OTAN, si elle ne changeait pas de nom. Le parlement macédonien se prononcera fin janvier pour le vote définitif de son appellation. En attendant, des manifesations ont lieu à Athènes contre l'acceptation de cet accord.

Publié le 20 janvier 2019 sur http://les14affranchis.home.blog

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