Le Comedy club, une école pour les humoristes

Panayotis Pascot, Laura Lane, La Bajon ou encore Fary : ce sont des noms que vous devez sûrement connaître. Leur métier ? Le stand-up. Avant d’être des têtes d’affiches, ces artistes français sont tous passés par des Comedy Club. Comment fonctionnent-ils exactement ? Est-ce un vrai tremplin pour leurs carrières ? Découvrez les coulisses de ces enseignes du rire.

Humour et bonne humeur dans une ambiance bon enfant, c’est le principe du Comedy Club. Le but est bien évidemment de susciter des réactions de ses spectateurs en les faisant rire, les émouvoir et interagir avec eux. Si de nombreuses scènes sont aujourd’hui bien implantées dans la capitale, ce n’est que récemment qu’elles ont fait leur apparition. Du plus vieux avec le Point-Virgule, au plus récent avec Madame Sarfati, la mise en forme reste la même : réunir plusieurs personnes le temps d’une soirée. Généralement dans des petites salles avec seulement un micro et des chaises, les artistes sont directement confrontés au regard du public le temps d’un passage de cinq minutes. C’est à partir des années 90 que cela se développe avec notamment l’arrivée du FIEALD, qui comptabilise aujourd’hui plus de 29 saisons et 150 000 spectateurs. Du côté du Jamel Comedy Club créé en 2006, Fabrice Éboué et Blanche Gardin ont pu donner un boost à leur carrière en performant dans l’émission de Debbouze.

Le Point Virgule, un bon entraînement

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Il se faisait appeler « La Veuve Pichard ». Crée en 1975, le Point-Virgule est l’idée d’un panel de comédiens et de scénaristes : Martin Lamotte, Anémone et Gérard Lanvin. Avant les années 80, elle proposait des pièces telles que Le Secret de Zonga de Martin Lamotte. Très rapidement, le petit théâtre évolue grâce à un autre groupe de comédiens metteurs en scènes. Parmi eux, on retrouve notamment Michel Bouttier ou Bernard Turpin. La salle change de nom en 1978 et devient « Le Point-Virgule ». Tout au long des années, la scène étroite du Point-Virgule accueille les débuts d’un bon nombre d’humoristes : Pierre Palmade, Jean-Marie Bigard, Chantal Ladesou et Florence Foresti. Pour Antoinette Colin, directrice artistique, ce Comedy club se démarque des autres par sa forme « c’est entre les grandes salles de spectacle et les Comedy club/restaurant. Au Point-Virgule, c’est une ambiance détente mais pas trop, intimiste et sérieuse à la fois. »

Comment ça fonctionne ? 

Au Point-Virgule, la salle est remplie chaque soir. Généralement, trois spectacles d’une heure s’enchaînent sur trois créneaux : à 19h, 20h et 21h15. Les week-end, elle atteint souvent 7 représentations « Ici nous ne montrons pas que des one-man-show, mais aussi des comédies et des spectacles pour enfants » explique Antoinette. Si les humoristes changent chaque soirs, certains artistes ont des programmations fixes sur 4 mois. Pourtant, ce n’est pas chose facile que de se présenter au public, car celui-ci a des attentes « Les spectateurs viennent ici pour voir un contenu précis et rigoureux » annonce la directrice artistique.

Aujourd’hui, le Point-Virgule regroupe toujours autant d’artistes. On retrouve notamment Laura Calu, Tony Saint Laurent et Alexis Le Rossignol. « Il n’y pas un humoriste qui se ressemble, ils se démarquent tous les uns des autres » affirme Antoinette.

Les comedy club et le stand up aux Etats-Unis :

Il est né aux Etats-Unis. Le Comedy Club est une pure production américaine, qui a vue le jour dans un New-York de la fin du 19ème siècle. Son origine ? Le Stand-up. Ce métier s’apparente au genre comique, et plus particulièrement, aux humoristes. Plus connu sous le nom de one-man-show, il connaît un immense succès en Amérique du Nord. Woody Allen, Lenny Bruce ou Martin Lawrence étaient les premiers à développer cette technique. Aujourd’hui, les américains applaudissent des comédiens comme Jerry Seinfield, Lewis Back ou même Tom Papa. Parmi les Comedy Club New-Yorkais les plus connus, on retrouve le Carolines, véritable institut du rire où les humoristes se présentent. Mais il y a aussi le Gotham Comedy Club, souvent utilisé à la télévision, ou même le Dangerfield’s qui existe depuis 1969.

La réalité d’un métier

« L’humour n’a pas d’âge », explique Antoinette Colin directrice artistique en charge des auditions au Point Virgule. Chacun a la possibilité de faire ce métier s’il est réellement motivé, le travail et la rigueur en sont la clé. Pour performer dans des trempoints, il faut d’abord passer des auditions qui déboucheront sur un entretien sur les ambitions des candidats. Le jour J ils possèdent respectivement un passage de cinq minutes pour convaincre la salle (remplie des autres postulants) et Madame Colin. Lorsque l’artiste est validé il est invité à jouer sur plusieurs comedy club, jusqu’à être signé et performer finalement au Point Virgule. Antoinette Colin conclu « J’aime l’idée d’accompagner un artiste et de le voir éclore ».

Les Comedy club sont un tremplin pour les artistes, laissant libre . Si bien qu’aujourd’hui ils prennent de nouvelles formes avec la série Miss Maisel, ou bien encore avec la série de vidéo des Youtubeurs Mcfly & Carlito avec Stand-up de m****.

Madame Sarfati, le dernier Comedy Club à Paris

Après avoir rempli l’AccorHotelArena en mars dernier, l’humoriste français Fary passe un nouveau cap avec la création de son nouveau Comedy Club dans la capitale. Payer sa place sans savoir qui on va voir, c’est le concept de cette enseigne inédite. L’offre est de proposer un spectacle d’une heure avec à l’affiche quatre humoristes expérimentés, orchestré par un présentateur. Les artistes auront l’occasion de tester cette scène, le matériel et découvrir un nouveau public avec son ouverture le 27 novembre prochain. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs d’humour et d’improvisation, situé en plein coeur des Halles au 49 rue Berger.

Co-écrit avec @mlanietuyssuzian

Publié le 24 novembre 2019 sur http://les14affranchis.home.blog