Dans la peau du champion de France de Taekwondo 2019, Keny Nsona
Keny Nsona, 21 ans, champion de France 2019 en taekwondo, s'entraîne quotidiennement dans sa discipline. Son rêve : toucher du doigt les Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Un parcours déjà tracé depuis son enfance.
C'est à l'âge de cinq ans que tout commence pour Keny. À l'origine, il prend des cours de judoka mais cela ne lui suffit pas "car on ne peut pas donner de coups". Il tente alors le taekwondo, un sport inspiré par les soeurs de son meilleur ami et lui-même. Après avoir assisté à une première séance c'était clair : il ne comptait pas s'arrêter là.
"J'ai commencé les compétitions à l'âge de dix ans et là tout est parti, et ce n'était vraiment pas prévu."
Élève à l'INSEP, c'est un quotidien chargé qui l'attend avec deux entrainements (de deux heures) chaque jour du lundi au vendredi. Le premier à 11h concerne plutôt le physique avec le cardio et la musculation. Le deuxième à 17h est plus axé sur la pratique du taekwondo même, avec des travaux variés sur la distance, le timing, le plan tactique mais aussi l'aspect mental qui prend une grande place durant le combat."Quand on est face aux meilleurs, parfois le mental peut prendre le dessus". L'alimentation est encadrée avec un régime donné par une nutritionniste, mais Keny ne le suit pas car il connaît son corps, et sait ce dont il a besoin ou non afin d'être en forme pour un combat.
"Certains font des gros régimes toute l'année, mais j'aime trop manger."
Il arrive même qu'en l'espace d'une semaine des coéquipiers perdent jusqu'à dix kilos, sauf que cela en devient dangereux et les sportifs perdent de leur capacité. La pesé pour certains est une autre sorte de combat.
Les entraînements individuels se déroulent en fonction du poids de chacun et les collectifs avec toutes les catégories confondues. Filles contre garçons ont aussi l'occasion de s'affronter. Ce genre d'exercice permet de connaître les points forts de ses adversaires et de ne pas avoir d'apriori.
Champion de France en catégorie inférieure et jeune, l'athlète se réjouit d'avance des JO2024 à Paris puisqu'ils se déroulent généralement à l'autre bout du monde. S'il y participe, le jeune homme sera partagé entre joie et anxiété, car cette volonté de ne pas perdre est omniprésente. Les meilleurs mondiaux seront présents et Keny espère qu'il en fera partie.
La FFTDA s'occupe de choisir les sportifs. Il existe deux catégories : le ranking mondial et ranking olympique. Pour le mondial cela concerne les hommes de moins de 54kg, 58kg, 63kg, 68kg, 74kg, 80kg, 87kg et plus de 87kg. L'olympique regroupe les moins de 58kg, 68kg, 80kg et plus de 80kg. Exemple concret, un athlète peut-être premier mondial mais être 19ème/20ème /30ème en olympique car ça n’a rien à voir, ce sont deux catégories réunies. Il peut de ce fait ne pas être qualifié pour les Jeux. Pour y participer, il faut être dans les huit premiers en Olympique. Les Jeux se déroulant à Paris il y aura obligatoirement un sportif français dans chaque catégorie, ils choissiront en fonction des résultats sur les olympiades entre 2020 et 2024. Il y a un autre moyen de se qualifier, si l'on ne se trouve pas dans les huit premiers avec le tournoi de qualification olympique. Il en existe un dans chaque continent, les deux premiers de la compétition sont nommés pour participer aux JO. En général il n'y a pas de surprise quant aux désignés.
"La préparation olympique" est mise en place pour permettre aux sportifs de se préparer pour les jeux. En revanche ce n'est pas de tout repos, beaucoup se remettent en question et craquent. Des préparateurs mentaux sont alors là pour les épauler. Suivi par la fédération, les taekwondistes font des stages et sont aussi encadrés par des médecins pour contrôler leur corps et vérifier le taux de matière grasse. Keny Nsona pèse 68kg pour 62kg de muscles.
"On ne peut pas être champion olympique en combattant des adversaires moins forts que nous".
Le jeune sportif rêve de confronter les meilleurs pour lui-même le devenir. Il ne regarde jamais qui il compte affronter et préfère user de son instinct plutôt que de l'analyser. Lorsque Keny combat il oublie tout et ne réfléchit plus qu'à remporter la victoire. Il possède un esprit revanchard, s'il se fait battre il voudra prendre sa revanche pour terrasser son compétiteur. Le taekwondiste souffre de la maladie d'Osgood liée à sa croissance, qui peut parfois lui faire mal lorsqu'il combat. L'athlète a du mal à écouter les conseils de ses supérieurs lorsqu'il perd, il n'arrive pas à se détacher de sa défaite. Pendant les compétitions il se concentre uniquement dessus avec l'aide de ses coachs mais aussi de sa famille qui sont là pour le soutenir.
"On vit pour gagner les jeux".
D'ici 2024, les objectifs pour le champion de France de taekwondo 2019 sont de participer aux Championnats d'Europe, du Monde et bien évidemment des Jeux Olympiques 2024.
Publié le 2 octobre 2019 sur http://les14affranchis.home.blog
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